CAMRAIL, lauréat du prix RSE RH Marikana 2015. Voir les photos ici

Les Accords de Partenariats Economiques (APE) sont la source de polémiques et de désaccords entre l’Union Européenne (UE) et l’Afrique.

Malgré les critiques, les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont sous la pression diplomatique de l’UE pour la signature des APE.

L’objectif de ces accords commerciaux est la création d’une zone de libre échange entre l’Union Européenne et les pays de la zone ACP.

L’une des parties prenantes est très entreprenante pour convaincre l’autre de ne pas craindre les APE. Ce qui est surprenant pour un accord de partenariat.

L’une voit l’équilibre des relations économiques, l’autre un déséquilibre et s’accroche à l’économie de ses relations face au libre échange pour éviter que ses entreprises décrochent.

En effet, l’entrée en vigueur des APE se traduit par une croissance de la concurrence pour les entreprises africaines déjà en mal de performance.

Elles devront donc s’arrimer au management avec rigueur et s’exprimer avec vigueur sur les torts causés par ces accords.

Pour l’instant, les entreprises africaines ont cédé à la facilité des quelques millions d’euros promis par l’Union Européenne dans le cadre de la mise à niveau.

C’est une autre curiosité des APE, l’UE soutient financièrement les entreprises africaines pour une mise à niveau dans une hypothétique optique d’accéder au marché européen et dont de concurrencer les entreprises européennes.

Il n’y a que les africains pour croire à ce genre de bizarrerie.

La réalité est simple, le yaourt, l’huile raffiné ou le savon africain dans un supermarché européen ce n’est pas pour demain.

Même si c’est super d’accéder à ces hypermarchés, tout sera fait pour expliquer que ces produits Made in Africa ne sont pas au niveau malgré la mise à niveau.

On parlera du non respect des standards …. Suivez mon regard.

Dans les supermarchés qui poussent comme des champignons dans les villes africaines, les champignons et parfois même les rognons sont importés.

Les importations africaines sont des produits manufacturés à plus forte valeur ajoutée. Il y a de quoi regretter cette situation d’autant que les exportations sont des matières premières. Les marges et la valeur ajoutée sont donc ailleurs.

D’ailleurs, les principales entreprises africaines exportatrices en Europe sont les filiales de multinationales européennes.

Pour l’instant, les consommateurs européens des matières premières africaines ne se soucient pas trop des conditions sociales et environnementales de leur exploitation.

Avec la mise en place des usines de transformation en Afrique, nul doute que les barrières commerciales européennes seront érigées au motif du dumping social et environnemental en cas de concurrence et de perte de CA des industries européennes.

La clé du développement des industries locales est dans les mains du consommateur africain.

Mais avec l’amélioration des conditions de vie et l’augmentation du pouvoir d’achat, la mode dans la classe moyenne africaine est à l’occidentalisation et à la forte consommation des produits importés.

Africains, consommons africains.

"Chérie avec l’arrivée de la petite dernière, il faudra la nourrir avec la bouillie de Tanty Made in Cameroun".  

"A la sortie de ma tour d’ivoire de la RSE, nous irons en vacances à Abidjan. Les céréales infantiles Farinor et Nutribon fabriquées sur place par la société PKL seront incontournables à la table".  

"Et pour les vacances en Europe ? Euh… Ce sera peut-être une fable".

Dans le cadre des APE, il s’agit de la libre circulation des ressources naturelles et pas des ressources humaines africaines car la sélection est de toute façon naturelle.

Mais trouver les produits Tanty ou PKL dans une capitale européenne sera une autre histoire.

C’est pourtant le principe des APE ? Il faudra voir avant de croire.

Une forte concurrence des industries européennes par les entreprises africaines entrainera sûrement un record de désaccords sur les accords.

Espérons que l’histoire nous donne tort.

Si tel était le cas, industriels africains, sortez des zones de confort.

Le changement c’est maintenant. Il faut un engagement fort sur les valeurs pour s’insérer dans la chaîne de valeur mondiale.

Avec les APE, aucun accès à la plus petite part de marché dans l’UE n’est possible sans RSE. Elle est devenue l’une des principales barrières du commerce international.

La bataille commerciale sera rude et finira souvent au tribunal.

Il faut se mettre en ordre de bataille car les enjeux sont de taille.

La Responsabilité Sociétale limitera les failles.

Au niveau national, la RSE permettra la résistance à la forte concurrence imposée par les APE, l’amélioration de la performance globale grâce à la mobilisation des compétences, de nouvelles relations avec les consommateurs, l’ancrage local, l’optimisation du process et la consolidation de l’image de marque.

Thierry TENE, Associé et Directeur de l’Institut Afrique RSE

Etude en cours pour le compte de la GIZ (Coopération Allemande) avec le soutien de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC Katanga) et la Chambre des Mines :

1 : Etat des lieux de la RSE en milieu minier au Katanga

2 : Elaboration du guide RSE adaptée au contexte katangais

Nos prochaines interventions :

9 juillet UCAC - ICAM, Douala, Cameroun Intervention sur les défis environnementaux et énergétiques lors de la conférence « Quel modèle de développement pour l’Afrique ? »

5 et 6 octobre, Ecole Nationale d’Administration Publique (ENAP), Québec Formation des cadres francophones du Programme International en Développement Durable et Responsabilité Sociétale des Organisations (PIDDRSO)

20 au 22 octobre, Lille, France Expert modérateur d’une session du Forum Mondial de l’Economie Responsable