Bilan carbone : Risques et opportunités pour l'Afrique
Le continent africain émet à peine 4 % des émissions mondiales de Gaz à Effet de Serre (GES) mais subit déjà et subira le plus les conséquences du changement climatique.
Le 4 mars à 17h (heure de Paris), lors de la troisième édition des Rencontres RSE ODD Afrique, nous expliquerons pourquoi les Etats et surtout le secteur privé africain doivent intégrer le risque carbone dans l’ensemble des secteurs économiques et tous les documents de planification.
Voici le lien pour s’inscrire : https://www.eventbrite.fr/e/billets-webinaire-du-reseau-rse-odd-afrique-odd-13-et-rse-entreprises-denergies-141544548555
Ce sera également l’occasion de présenter les immenses opportunités offertes par la généralisation et le déploiement d’une économie bas carbone en Afrique.
Lors de la rencontre, Myriam FOURNIER KACIMI, CEO de SUNGY, acteur majeur de l’énergie solaire présentera ses solutions pour l’exploitation des énergies renouvelables en Afrique ainsi que les objectifs Club Développement Durable en Algérie dont elle est l’initiatrice.
Ginette KARIREKINYANA, Fondatrice et Directrice d’ACECI, Directrice Générale de KARIRE PRODUCTS SA et Vice-Présidente de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) présentera ses produits bio fabriqués à base des plantes et les initiatives RSE d’une PME dans le contexte africain.
Patrice BENDE, Coordonnateur du Pôle RSE, ENEO Cameroon SA détaillera les actions de RSE que peuvent mettre en place une entreprise énergétique en Afrique.
Saisie par deux ONG environnementales, la Haute Cour de Pretoria en Afrique du Sud a annulé, en décembre 2020, la construction de la centrale à charbon de Thabametsi.
Avec des émissions globales de 136 100 000 tonnes de carbone, elle devait être l’une des centrales à charbon les plus émettrices de CO2 au monde.
Mais la décision de justice n’est venue que confirmer la fin d’un projet dont les investisseurs (Standard Bank, FirstRand, Nedbank, ABSA, KEPCO, etc.) avaient déjà sonné le glas en renonçant à le financer sous la pression des ONG.
Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat, la pression est désormais accentuée sur les investisseurs (banques, assurances, fonds d’investissements, etc.) pour l’arrêt du financement des énergies fossiles et des projets émetteurs de Gaz à Effet de Serre (GES).
Dans le cadre des négociations internationales sur le climat, les pays africains se focalisent beaucoup plus sur la moins sûre aide financière de 100 milliards de dollars des pays développés vers ceux en développement.
Quel dirigeant occidental peut aujourd’hui sortir des milliards de dollars pour aider un autre pays dans un contexte de COVID 19 avec des répercussions socio-économiques encore en cours de téléchargement et la flambée de l’endettement ?
En regardant trop l’éventuelle manne financière, les Etats et le secteur privé africains accordent très peu d’intérêt à la flambée, à venir, du prix du carbone, à la probable mise en place de la taxe carbone aux frontières et surtout à l’immense pression subie par les investisseurs (privés et institutionnels) et les industries extractives pour se détourner des énergies fossiles.
C’est pourtant là que se situent les risques majeurs pour le continent.
Une part importante du Produit Intérieur Brut (PIB) des pays africains provient de la commercialisation des énergies fossiles (gaz et pétrole) ou dépend du prix du pétrole (tourisme, logistique, transport, agriculture, minier, etc.)
Or, sous la très forte pression des parties prenantes (actionnaires militants, citoyens/clients, politiques, associations et ONG) les majors du pétrole sont entrain de se détourner progressivement de l’exploitation des ressources fossiles.
La crise du COVID 19 a encore fragilisé leur business model avec des pertes colossales et des dégradations de leur note par les agences de notations financières. Ce qui aura d’importantes répercussions sur leur stratégie et leurs investissements.
Parallèlement, ces majors du pétrole et du gaz sont lancés dans une course pour l'achat des entreprises d'énergies renouvelables, de production d’hydrogène et d’enfouissement du CO2. Ce qui permet de décarboner leurs actifs et surtout de saisir les immenses opportunités de ces secteurs d’activités de l’économie du futur.
L'Afrique qui ne dispose pas assez d’entreprises dans ces domaines stratégiques est perdante dans la levée des flux financiers liés aux fusions acquisitions en cours dans le secteur énergétique mondial. Et surtout l’Afrique va accentuer son retard sans investissements massifs dans ces technologies du futur.
D’autant que le mouvement va s'accélérer au fur et à mesure que le prix de l’énergie va augmenter, que le coût du carbone va donner un signal au marché ou que les États vont prendre les engagements très contraignants de limitation des Gaz à Effet de Serre.
Pourtant l’Afrique est un contributeur important au Chiffre d’Affaires de ces industries extractives en tant que fournisseuse des énergies fossiles et même consommatrice des produits finis ou semi-finis de ces entreprises.
Il est donc urgent pour l’Afrique de s’appuyer sur ces multinationales (car elles ont pris des engagements importants de réduction des GES, disposent encore d’immenses capacités financières malgré la crise sanitaire et dépendent encore de l’Afrique pour l’exploitation des énergies fossiles) présentes sur son territoire pour amorcer la décarbonation de son économie, développer les énergies renouvelables, prendre le virage stratégique vers une industrialisation verte et assurer le transfert de technologies sobres en carbone.
Il sera trop tard quand ces majors vont vendre tous leurs actifs pétroliers et gaziers, en Afrique, aux entreprises de plus petites tailles.
D’autant que l'augmentation du coût du carbone, la mise en place d’une taxe carbone aux frontières ou des engagements internationaux très contraignants de réduction des GES vont se répercuter tout de suite sur le prix de l'énergie et par ricochet sur l'ensemble des secteurs économiques puisque quasiment toute l'économie repose sur la consommation d’énergie.
Il est aussi très urgent pour les entreprises africaines ainsi que les Etats et les collectivités territoriales de réaliser leurs bilans carbone afin d’identifier leurs risques, de réduire les coûts et de saisir toutes les immenses opportunités de business offertes par une économie sobre en carbone.
Difficile en effet de profiter de la finance carbone sans être soit même engagé dans une démarche de sobriété carbone. La première étape est la réalisation du Bilan Carbone suivie d’un plan d’actions de réduction des émissions de GES et éventuellement de compensation des émissions non compressibles.
Parmi les premières personnes formées, en 2005, en France sur le Bilan Carbone, nous sommes membre de l'Association Bilan Carbone (ABC) qui regroupe les experts qui détiennent une Licence pour la réalisation de Bilan Carbone.
Contact :
Thierry TENE
Directeur, Afrique RSE
Coordonnateur du réseau RSE ODD Afrique qui compte 72 membres dans 15 pays
Editeur du magazine Dirigeantes, leadership au féminin www.lesdirigeantes.com
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Tel : + 33 7 58 33 57 75