Économie circulaire, une urgence en Afrique face à la permacrise
Dans le cadre des politiques sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), nous proposons à nos partenaires, d’aligner leurs stratégies sur l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
L’économie circulaire est LE projet phare de RSE qui permet aujourd’hui à une organisation, selon son secteur d’activité, d’impacter quasiment tous les 17 ODD.
En effet, comme la RSE, l’économie circulaire est une démarche holistique et systémique.
Elle s’articule également autour de sept domaines d’actions qui sont :
- Approvisionnement durable,
- Éco-conception,
- Symbiose industrielle,
- Économie de fonctionnalité,
- Consommation durable,
- Allongement de la durée d’usage,
- Gestion efficace des matières ou produits en fin de vie.
Une organisation engagée dans une démarche ambitieuse d’économie circulaire accroît donc son impact positif au niveau local, territorial et global contribuant ainsi à l’atteinte d’une bonne partie des 17 Objectifs de Développement Durable.
Des normes ISO sur l’économie circulaire sont d’ailleurs en cours de préparation et seront probablement disponibles d’ici la fin de l’année.
Selon le Forum Économique Mondial, l’économie circulaire pourrait représenter une énorme opportunité commerciale de 4,5 trillions de dollars ou 4,5 milliards de milliards de dollars.
Or à l’heure actuelle, seulement 9 % de l’économie mondiale est circulaire.
La situation actuelle de permacrise (épuisement des ressources naturelles, changement climatique, guerre en Ukraine, inflation, crise sanitaire, énergétique et agricole, pollution, etc.) met en exergue les limites de l’économie linéaire.
Les enjeux sont encore plus importants en Afrique.
L’économie africaine est essentiellement linéaire et le contexte de crise permanente accentue sa fragilité.
Le continent dispose pourtant un immense potentiel de circularité et peut en tirer des bénéfices importants.
Contrairement à l’économie linéaire, celle circulaire permet la création des boucles de valeurs positives.
Le découplage entre la consommation des ressources, l’impact environnemental et la production des biens et services est aujourd’hui une urgence absolue pour l’Afrique.
Pour un continent qui compte actuellement 1,4 milliards d’habitants, qui seront plus de 2 milliards en 2050, il faut produire plus avec moins tout en polluant moins.
La réponse aux besoins de cette population africaine, très jeune, de plus en plus urbanisée, connectée et avide de consommation passe par des systèmes économiques circulaires.
Pour y arriver, il faut former un maximum de cadres et dirigeant.e.s, en commençant par les Comités de Direction / Exécutif, sur l’importance de l’économie circulaire.
Les enjeux de cette formation sont d’autant plus importants qu’il faudra passer d’un mindset d’économie linéaire à celui d’économie circulaire.
Le challenge est donc énorme car il faudra impliquer quasiment toutes les directions des entreprises et les équipes doivent travailler ensemble.
Le partage d’une vision et d’un mindset commun sur l’économie circulaire est un facteur clé de succès.
Les défis de la formation sur l’économie circulaire sont aussi énormes au niveau des Gouvernements et des collectivités territoriales décentralisées.
Après le renforcement des capacités, ces élu.e.s seront mieux outillé.e.s pour l’adoption de politique publique nationale, locale, régionale ou territoriale d’économie circulaire.
Du côté des entreprises, la formation des cadres et dirigeant.e.s permettra, après un diagnostic, l’élaboration d’une stratégie ambitieuse et le déploiement d’un plan d’actions sur l’économie circulaire qui s’appuient sur ses sept domaines d’actions.
Si peu d’entreprises, d’organisations patronales et du secteur privé africain affichent leurs ambitions en matière d’économie circulaire, les Gouvernements commencent à se mobiliser.
A l’initiative du Rwanda, du Nigeria et de l’Afrique du Sud, l’Alliance Africaine pour l’Économie Circulaire (ACEA, en anglais) a été créée en 2017. L’ACEA compte aujourd’hui 8 membres suite à l’adhésion du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso et du Soudan.
La mission de cette coalition des nations africaines dirigées par les Gouvernements est de stimuler la transformation de l’Afrique vers une économie circulaire qui génère de la croissance économique, des emplois et des résultats environnementaux positifs.
L’ACEA sert donc de plateforme qui soutient la transition vers une économie circulaire aux niveaux local, national, régional et continental via le :
- Développement de politiques,
- Leadership et le plaidoyer,
- Soutien à la mise à l’échelle des entreprises et des projets d’économie circulaire.
Les activités de l’ACEA qui bénéficient du soutien de la Banque Africaine de Développement (BAD) devront s’accélérer dans les prochains moins.
En effet, la BAD a lancé le 27 mai 2022, sa première Facilité africaine pour l’économie circulaire.
Selon la première institution bancaire du continent « En tant que fonds fiduciaire, il permettra de canaliser, de financer et de dé-risquer les modèles d’affaires innovants en matière d’économie circulaire, au-delà de la gestion des déchets. Ce fonds d’affectation spéciale multi-donateurs fonctionnera sur une période de cinq ans. Il recevra un soutien initial de quatre millions d’euros du Gouvernement Finlandais et du Fonds Nordique de Développement. »
Ce fonds africain pour l’économie circulaire se concentrera sur trois domaines stratégiques :
- Le renforcement des capacités institutionnelles pour consolider l’environnement réglementaire des innovations et des pratiques de l’économie circulaire,
- Le soutien au secteur privé par le biais d’un programme de développement des entreprises,
- L’assistance technique à l’Alliance Africaine pour l’Économie Circulaire.
Il devient urgent en Afrique de ne plus percevoir l’économie circulaire par son plus petit aspect qui est celui de la gestion des déchets.
Impossible d’évoquer le positionnement sur l’économie circulaire si l’organisation n’est pas alignée sur ses sept domaines d’actions : Approvisionnement durable, éco-conception, symbiose industrielle, économie de fonctionnalité, consommation durable, allongement de la durée d’usage, gestion efficace des matières ou produits en fin de vie.
Le cabinet Afrique RSE est disponible pour la formation et l’accompagnement des Gouvernements, Collectivités Territoriales Décentralisées, entreprises et organisations du secteur privé, dans leurs politiques et stratégies ambitieuses d’économie circulaire.
Osons les modèles d’affaires innovants face à la permacrise.
Le centre Songhai situé au Bénin est une référence africaine d’économie circulaire qui montre la voie depuis des dizaines d’années.
Thierry TENE
Associé et Directeur
Coordonnateur du réseau RSE ODD Afrique
Tel / Whatsapp : +241 065 26 62 49 (Gabon) / +242 06 669 99 39 (Congo Brazzaville) / + 237 6 97 68 73 20 (Cameroun)
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Editeur du magazine Dirigeantes
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