RDC : Stratégie Nationale d’Inclusion financière 2023 – 2028 : levier de durabilité pour les institutions financières, défis et opportunités énormes pour les parties prenantes

L’inclusion des personnes du bas de la pyramide est un enjeu majeur de la politique de durabilité d’une institution financière.

Dans le cadre de la mission RSE / ESG que mène DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) pour la RAWBANK, plus grande banque de la République Démocratique du Congo (RDC), nous allons donc y accorder un intérêt particulier.

Les Autorités de la RDC affichent d’ailleurs de grandes ambitions avec l’adoption par le Gouvernement de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF) dont la vision à l’horizon 2028 est « Améliorer l’accès aux produits et services financiers formels, abordables et adaptés ainsi que leur usage par la majorité de la population et des entreprises, particulièrement les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) et ce, de manière socialement responsable ».

L’analyse des 106 pages de cet excellent document permet d’avoir une meilleure compréhension de la situation de l’inclusion financière dans le pays.

La lecture de la SNIF permet aussi de constater que le passage d’un taux d’inclusion financière à 38,5 % en 2022 à 65 % en 2028 est un véritable challenge car les défis sont énormes.

En effet, le niveau d’inclusion financière reste relativement faible dans le pays. 

Le taux d’inclusion financière s’est situé à 38,5 % en 2022 contre une moyenne de 55 % en Afrique subsaharienne. 

Le crédit au secteur privé équivaut à 7,5 % du PIB alors que la moyenne en Afrique subsaharienne s’élevait déjà à 38 % en 2020. 

L’accessibilité des populations aux services financiers, déterminée par le taux de pénétration démographique, est de 2 points de service par 10.000 habitants en 2022. 

L’accès à la banque mobile est l’un des immenses succès de l’Afrique de ces dernières années.

Mais suivant le rapport du FMI sur l’inclusion financière, il y aurait 49,5 abonnés à la téléphonie mobile pour 100 habitants en RDC, contre en moyenne 75,5 en Afrique subsaharienne.

Quelque 16 % des adultes en RDC possèdent un compte courant mobile, contre approximativement 23 % dans les états comparables en Afrique subsaharienne.  

Face à ce constat, le Gouvernement Congolais veut augmenter le taux d’inclusion financière de 38,5 % en 2022 à 65 % en 2028, tout en se concentrant sur les groupes relativement exclus, à savoir les résidents ruraux, les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), les femmes et les jeunes. 

Dans le même ordre d’idées, la pénétration de l’assurance devrait atteindre 3 % au cours de cette même période. 

Pour réaliser sa vision et atteindre ses cibles, la SNIF compte sur une série d’actions structurées autour de six objectifs stratégiques qui sont : 

  • Accès accru aux services et produits financiers ; 
  • Davantage de crédits aux ménages et aux petites et moyennes entreprises ;
  • Utilisation accrue de l’argent mobile et autres services fintechs ; 
  • Éducation financière et protection des consommateurs ; 
  • Infrastructures et institutions plus solides ;
  • Plus d’assurances adaptées aux particuliers et aux entreprises. 

La réussite de la SNIF aura un impact énorme sur l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) en RDC.

En effet, l’inclusion financière est reconnue comme un instrument essentiel pour atteindre au moins 7 des 17 Objectifs de Développement Durable :

  • ODD 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde, 
  • ODD 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable, 
  • ODD 3 : Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges, 
  • ODD 5 : Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles, 
  • ODD 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous, 
  • ODD 9 : Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation, 
  • ODD 10 : Réduire les inégalités entre les pays et en leur sein. 

Ce qui représente d’immenses opportunités pour les parties prenantes notamment les institutions financières visionnaires qui positionnent la durabilité au cœur de leurs business models transformant ainsi les contraintes en opportunités.

Le Groupe de travail chargé de la SNIF a d’ailleurs eu cette phrase magnifique qui devrait inspirer les dirigeants-es des institutions financières congolaises « les difficultés sont les opportunités d’innovations pour une solution congolaise d’amélioration de l’inclusion financière » 

N’est-ce pas là un beau challenge pour l’année 2024 ?

DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) est à la disposition des gouvernements, des entreprises, des agences de promotion des investissements et des organisations du secteur privé (patronats, chambres de commerce, bourses de sous-traitance, etc.) africains pour les accompagner dans la conception, la mise en œuvre et le suivi via des plateformes digitales de la RSE, de l’ESG et d’une économie circulaire, durable et décarbonée.

Thierry TÉNÉ

Associé et Directeur

Afrique RSE

Lauréat du prix spécial ISAR 2022 de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) dans la catégorie internationale 

Co-fondateur de DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) : https://doinggoodinafrica.com

Tel / Whatsapp :  +33 6 75 37 49 67 

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