“Au XIXe siècle, on a recruté des bras. Au XXe siècle, on a recruté des cerveaux. Au XXIe, on recrute des cœurs”

Mokhtar Zannad, Directeur Général de Nielsen,
Lauréat du prix de l’Entreprise innovante, édition 2016, du Forum Hub Africa.

ACTUALITÉS

Sénégal : Budget vert 2025 pour répondre aux défis urgents relatifs aux changements climatiques

Lors d’une intervention très appréciée aujourd’hui à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au cours du colloque annuel international de l’Association Sénégalaise des Sciences de Gestion, à l’invitation du Pr. Birahim GUEYE, j’ai évoqué la dernière initiative remarquable du Gouvernement Sénégalais en matière de durabilité.

Le Ministère des Finances et du Budget du Sénégal vient de publier le budget vert 2025 « Pour une prise d’initiatives aux changements climatiques ».

Après une première édition en 2024, le pays de la Teranga maintient donc le rythme d’une publication annuelle sur la budgétisation verte dont l’objectif est d’identifier et, éventuellement, d’évaluer les contributions des dépenses et recettes budgétaires à la réalisation d’objectifs environnementaux.

Plusieurs secteurs stratégiques de l’économie sénégalaise sont déjà fortement impactés par les problématiques environnementales et le mouvement va s’accentuer dans l’avenir.

Dans le domaine du transport, les embouteillages coûtent à l’économie sénégalaise au moins 100 milliards de FCFA rien que dans la région de Dakar. Et comme le nombre de déplacement des personnes ne cesse d’augmenter avec une croissance de 4,3 % (plus important que la croissance démographique qui est à 2,5 %) tandis que le nombre de déplacement motorisé augmente de 4 %, on peut imaginer l’impact sur les embouteillages et les conséquences économiques qui en découlent.

En raison de l’augmentation du niveau de la mer, l’érosion côtière entraine des pertes socio-économiques et environnementales sur le littoral où se trouvent des villes dont les activités économiques contribuent à hauteur de 68 % du PIB.

Au Sénégal comme dans la plupart des pays du Sahel, on assiste à une baisse des rendements notamment pour les variétés comme le maïs et le blé, de l’ordre moyen de 5,8 % et 2,3 %, en raison des changements climatiques. 

La pêche est un secteur primordial qui occupe plus de 100 000 pêcheurs qui travaillent essentiellement sur des pirogues traditionnelles. La biomasse globale (ressources démersales) côtière estimée à 75 580 tonnes est en baisse par rapport à la série historique disponible au Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye (CRODT). 

La même tendance est observée pour les ressources pélagiques côtières dont la biomasse globale des espèces pélagiques estimée à 744 520 tonnes enregistre aussi une diminution concernant les sardinelles. 

Les impacts actuels et attendus sur le secteur portent sur la diminution et/ou migration de stocks halieutiques importants. 

Sur le plan social, économique et écologique (exemple de la sardinelle travaux de USAID /COMFISH) les conséquences sont : la perte massive d’emplois, l’effondrement de l’économie locale dans les grands centres de pêche (Saint-Louis, Cayar, Joal, Mbour, Kafountine…), l’augmentation des conflits et risque de troubles sociaux, l’augmentation des accidents en mer et fluviale et destruction d’équipements et d’infrastructures liées à la pêche.

Face à cette situation, le Gouvernement a pris des mesures fortes dans son budget vert.

On peut citer la politique fiscale sensible aux changements climatiques qui comprend deux volets.

Le premier est la promotion des énergies renouvelables :

  • Les crédits d’impôt visant à orienter les choix d’investissement des entreprises vers les énergies propres : Les entreprises fabricant localement et exclusivement des biens destinés à la production d'énergies renouvelables tels que listés par arrêté interministériel ainsi que les entreprises de production de telles énergies, sont autorisées à déduire 30 % de leur bénéfice imposable pour le calcul de l'Impôt sur les sociétés dont elles sont redevables,
  • Les incitations fiscales visant à orienter les comportements en faveur de l’environnement : Le dispositif fiscal prévoit aussi, l’instauration de mesures incitatives telles que des déductions et des réductions d’impôt pour les entreprises qui investissent dans l’acquisition de biens anti-polluants et la promotion de l’énergie éolienne,
  • Les personnes physiques redevables de l’impôt sur le revenu à raison de leurs bénéfices industriels et commerciaux, de leurs bénéfices agricoles ou de leurs bénéfices des professions non commerciales, et qui effectuent des investissements au Sénégal dans des installations ayant pour objet de mettre en œuvre l’énergie solaire ou éolienne, peuvent bénéficier, sur leur demande et dans des conditions définies, d’une réduction de 30 % du montant des sommes réellement payées au titre des investissements.

Le deuxième volet est l’application du principe pollueur – payeur avec une série de taxes :

  • Taxe sur les véhicules de tourisme pour les propriétaires des véhicules de grosses cylindrées qui exhalent des gaz toxiques pour l’environnement. Elle a rapporté 519 et 302 millions de FCFA à l’État respectivement en 2023 et 2024,
  • Taxe sur les produits pétroliers instituée par l’article 443 du CGI qui frappe le super carburant, l’essence ordinaire, l’essence pirogue et le gasoil,
  • Taxe sur les sachets, conditionnements et emballages, non récupérables, en plastique. Elle a rapporté respectivement 2,2 milliards de FCFA en 2022, 1,5 milliards en 2023 et 1,4 milliards en 2024.

Dans le cadre des politiques d’allocation budgétaire sensible aux changements climatiques, le Gouvernement a défini un portefeuille de projets d’investissements climato sensibles pour la période 2025 – 2027 : 

  • 9 projets et programmes sensibles au climat dans le domaine de la pêche pour un montant de 13 milliards de FCFA,
  • 14 projets et programmes sensibles au climat dans le domaine de l’environnement pour un budget avoisinant 15 milliards de FCFA,
  • 6 projets et programmes sensibles au climat dans le domaine de l’élevage pour un montant supérieur à 14 milliards de FCFA,
  • 4 projets et programmes sensibles au climat dans le domaine de l’industrie et du commerce pour un budget de plus de 23 milliards de FCFA,
  • 6 projets et programmes sensibles au climat dans le domaine des infrastructures pour un budget de 71,68 milliards de FCFA,
  • 7 projets et programmes sensibles au climat dans le domaine de l’énergie pour un montant de près 49 milliards de FCFA.

AFRIQUE RSE et le label DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) sont à la disposition des gouvernements, des entreprises, des agences de promotion des investissements et des organisations du secteur privé (patronats, chambres de commerce, bourses de sous-traitance, etc.) africains pour les accompagner dans la conception, la mise en œuvre et le suivi via des plateformes digitales de la RSE, de l’ESG et d’une économie circulaire, durable et décarbonée.

Nous lançons prochainement, DOING GOOD IN AFRICA REVIEW, la revue de référence sur la durabilité en Afrique.

Thierry TÉNÉ

Associé et Directeur

Afrique RSE

Lauréat du prix spécial ISAR 2022 de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) dans la catégorie internationale 

Co-fondateur de DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) : https://doinggoodinafrica.com

Tel / Whatsapp :  +33 6 75 37 49 67 

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Éditeur du magazine Dirigeantes

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Éditeur et Directeur de Publication de DOING GOOD IN AFRICA REVIEW, la revue de référence sur la durabilité en Afrique 

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